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Pourquoi aimez vous le train electrique ?

Démarré par droz1, 23 Juin 2023 à 22:33:31

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droz1


Fil ou petit fils de Cheminot  ou de garde barrières , voisin immédiat d'une emprise SNCF  étant enfant  ou utilisateur régulier du train dans notre jeunesse  qu'est qui chez chaque un d'entre nous a déclenché cet intérêt pour le modélisme ferroviaire et éventuellement son influence sur sa carrière ou sa vie personnelle
Je souhaiterai que chacun d'entre nous s'interroge  et puisse le partager ici
avant de faire ma propre introspection  voici déjà deux personnalités ferrovifiles qui ne pourrons hélas pas éclairer ce mystère.   


DEUX Amateurs de trains par G.FRONVAL PHOTOS B.ISKENDER
LVDR Decembre 1957

Bernard BLIER
Chacun sait que Bernard Blier est un des plus importants et aussi un des plus enthousiastes collectionneurs de modèles réduits. Il y a plusieurs années, déjà, nous avons parlé, ici-même, de son impressionnant réseau. Nous pensons que vous retournerez bien volontiers lui rendre visite.
Bernard Blier est un. homme très occupé. Cette année, il n'a cessé de tourner des films coup sur coup, ce qui l'a obligé à résilier tous ses contrats de théâtre et à négliger ses trains.
Pourtant un jour, alors qu'il devait se rendre au studio de Billancourt, où il tournait « L'Ecole des Cocottes », dans lequel il a repris le rôle tenu, autrefois, magistralement, par le grand Raimu, il a bien voulu nous consacrer quelques brefs instants.
— C'est parce que c'est pour les gars du Rail ! nous a-t-il dit au téléphone.
Alors, sans perdre un instant, nous sommes accourus à son rendez-vous.
Bernard Blier habite près de la rue Chardon-Lagache, au sixième étage d'un immeuble moderne, un vaste appartement des fenêtres duquel on peut encore apercevoir, pour un temps, la Tour Eiffel et le Champ-de-Mars.
Nous pensons trouver son réseau dans une des pièces  voisines.   Mais  Bernard  Blier,   un   sourire sur  les  lèvres,  nous  déclare :
— Non, il n'est pas ici. Il se trouve dans une chambre à laquelle j'ai seul accès.
Ouvrant un tiroir de son bureau, il prend un trousseau de clefs et nous fait signe de le suivre.
Nous traversons sa cuisine et nous arrivons sur un palier extérieur. Un étroit escalier, aux marches de ciment, nous conduit deux étages plus haut. Notre guide nous désigne une porte et nous déclare :
— C'est  ici !..,
Un tour de clef et nous entrons dans une pièce étroite. C'est une chambre de bonne, entièrement transformée, et dans laquelle la moindre place a été utilisée.
Dès cet instant, Bernard Blier s'est métamorphosé.
Son visage, généralement sévère, est radieux. Il se glisse dans un étroit boyau, entre deux hautes tables, sur lesquelles courent de nombreuses voies. Délicatement, il remet en place un wagon ou, penché en avant sur le vaste diorama, il souffle pour faire partir un frêle obstacle.
— Je suis si pris en ce moment que je n'ai plus le temps de venir ici faire le ménage !
Le réseau de Bernard Blier est absolument remarquable, Reconstituant un tronçon de la région de Bourgogne, on peut lire sur les panneaux de la  gare principale :  « Auxerre  ».
Je me suis efforcé de me rapprocher de la réalité. L'ensemble du décor est plutôt fantaisiste. J'ai voulu, avant tout, disposer du maximum de voles dans cet ensemble plutôt réduit. Je crois avoir réussi, puisque mon réseau comporte plus de 80 métrés de voies. Après tout, ce qui compte, c'est l'authenticité du modèle. Chacune des locomotives, des motrices électriques doit être absolument la réplique de la vérité. Il doit en être de même des wagons et des divers accessoires. Et puis, ce qu'il faut aussi respecter, ce sont les divers" règlements, et ne jamais faire marcher les convois au petit bonheur.
Bernard Blier, tout en bavardant, a mis plu-surs de ses trains en marche. Les wagons de voyageurs ou de marchandises, entraînés par une B. ou une motrice suisse, quittent leurs voies de garage pour s'élancer sur les voies qui décrivent de savantes courbes ou disparaissent dans de noirs tunnels. Les feux de signalisation s'aiment et s'éteignent, tandis que, mus par des commandes électriques, les aiguillages opèrent.
— Je suis au courant des manœuvres à faire, vous déclare le sympathique comédien. C'est Ravery qui m'a aidé à monter mon réseau. Il m'a donc initié au métier de cheminot et, lorsque je me trouve dans une gare, soit lorsque je pars en voyage, soit que j'y tourne un film, j'aime bavarder avec les gars du chemin de fer. Je leur pose mille Questions indiscrètes qui me permettent de compléter mon éducation ferroviaire.
Les modèles de Bernard Blier sont internationaux. Il y en a de chez nous, il y en a aussi de Suisse, et surtout d'Allemagne, de chez Maerklin.
L'ensemble est étonnant de vérité. Décidément, Bernard Blier a bien mérité sa réputation de fervent du modèle réduit numéro 1.
Hélas! les minutes se succèdent, rapides. Bernard Blier consulte discrètement sa montre-bracelet.
Mon metteur en scène m'attend, dit-il, il va falloir nous quitter. Croyez-moi, cela me contrarie beaucoup, car j'aimerais rester ici des heures et des heures. Mais le boulot avant tout !
— Vous vous rattraperez lorsque vous aurez fini ce film.
— Hélas ! non, car aussitôt après j'en commencé un autre. Je suis impatient d'avoir quelques jours de répit pour pouvoir enfin me reposer.
— Alors» vous en profiterez pour demeurer ici de longues heures !
— Malheureusement pas. Je partirai dans un coin tranquille, loin du bruit et loin des gens. Et je ne pourrai emporter avec moi mon cher réseau.
Tout en faisant cette déclaration, Bernard Blier referme la porte derrière lui, non sans avoir jeté à ses trains un dernier coup d'œil, dans lequel on devine une lueur d'enthousiasme mêlée de regrets.
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 Jerry MENGO
VOUS connaissez Jerry Mengo. C'est un chef d'orchestre dynamique que vous entendez souvent sur les ondes d'Europe N° 1, notamment au cours de l'émission « Toute la Ville joue », et qui enregistre de nombreux disques chez Ducretet-Thomson. Savez-vous que, lui aussi, est un fanatique du modèle réduit ? Cela date de plusieurs années et il a un réseau formidable qui est la dixième édition revue et corrigée du petit circuit qu'il monta il y a quelques années.
Jerry Mengo habite à Auteuil, dans les impressionnants immeubles construits récemment rue du Docteur-Blanche, à proximité du boulevard Suchet.
La mine souriante, il nous accueille et nous déclare :
— Venez sans plus attendre voir mon réseau. C'est sans doute cela qui vous intéresse le plus. Et je vous comprends parfaitement.
Nous franchissons un petit palier et, tandis qu'il glisse une clef dans la serrure, l'auteur des « Oranges de Jaffa » nous déclare :
— La pièce n'est pas très grande, mais toute la place y est judicieusement utilisée. Sur la gauche, vous trouverez les choses sérieuses ; sur la droite, les gaudrioles !,..
Nous entrons. Sur la gauche, se trouve un magnifique réseau, s'étalant sur plusieurs gradins, tandis que sur la droite nous apercevons un piano et une petite table sur laquelle s'entassent de nombreuses partitions.
Ainsi, le modèle réduit passe, pour Jerry Mengo, avant toute chose, même avant la musique à laquelle, pourtant, il s'est entièrement consacré.
Sa passion du chemin de fer, du tout petit chemin de fer, remonte à très longtemps. Lorsqu'il était à Grenoble, ses parents voulaient lui faire suivre les cours d'électricité et en faire un brillant ingénieur des Chemins de fer. Mais Jerry Mengo, tout en aimant le Bail, avait une autre passion : la musique, à laquelle il décida de consacrer la plus grande partie de ses instants. Cela lui valut de devenir l'un de nos plus habiles chefs d'orchestre.
Mais Jerry Mengo.'. n'oublia pas pour cela le Chemin de fer. Depuis longtemps, il se passionne pour les modèles réduits et son réseau, qui se trouve sur la gauche de son bureau de travail, est fort intéressant. C'est en effet lui qui l'a entièrement édifié, utilisant la place le mieux possible et cela sans aide ni conseil. Son circuit n'a que 14 mètres de long, mais il est si bien conditionné qu'il donne l'impression d'être beaucoup plus important. Il se divise en deux sections. Une ligne normale et un chemin de fer de montagne, car ce décor, qui est imaginaire, est censé se trouver quelque part en Haute-Savoie, entre la France, l'Italie et la Suisse.
Ce qu'il y a d'extraordinaire dans le réseau de Jerry Mengo, c'est que lui-même a fabriqué la plupart des motrices et des wagons avec une extraordinaire minutie.
Tandis que nous admirons son réseau, encadré par ses deux charmantes fillettes Catherine et Anita, il nous explique :
— Oui, la plupart de mes wagons, c'est moi qui les ai fabriqués. Je m/amuse à réunir une minutieuse documentation et lorsque je reviens du travail, pour oublier les notes et les rengaines, je m'enferme ici et je construis une machine ou un wagon, transformant mon bureau en établi. Parfois, je modifie une vieille carcasse de wagon en une nouvelle, car, dans ce boulot, ce qui est le plus terrible, c'est de faire les fenêtres des wagons. Vous en faites 11 de façon impeccable et la dernière est loupée. Il ne vous reste plus qu'à tout recommencer. Regardez ce wagon d'un chemin de fer secondaire de Provence : il est la ré-plique exacte du modèle. Même la plate-forme avec ses balustrades et ses barres d'appui sont conformes à la réalité. J'ai fait également ces machines italiennes, et je crois avoir fait du m travail. Bien sûr, je ne fabrique pas les mo-teurs, ce serait vouloir chercher la petite bête. voyez ces aiguillages. Je les ai faits aussi. Ils sont tous commandés par câbles et je vous défie d'y trouver la moindre erreur.
Jerry Mengo est rayonnant de bonheur.
Il est vraiment un mordu du modèle réduit. Il prend ses wagons et ses motrices avec douceur et les couve d'admiration.
— C'est là quelque chose de formidable, nous dit-il. Vous ne pouvez vous imaginer toute la joie et tout le réconfort que je trouve lorsque, revenant 'd'une émission ou d'un enregistrement, je m'enferme dans cette pièce et que je mets mon réseau en marche. Mes douze motrices et mes multiples wagons roulent devant moi, dévorant l'espace, franchissant les abîmes sur les viaducs, traversant les montagnes dans d'interminables tunnels. Alors, il m'arrive de regretter de n'avoir pas suivi les conseils de mes parents et de ne pas être entré au Chemin de fer.
Jerry Mengo n'a rien à regretter, puisque tout en nous créant de nouvelles harmonies, il peut, dans ce petit coin de paradis qu'il s'est lui-même créé, s'adonner à sa passion favorite.
Comme Bernard Blier, il tient à respecter la vérité. Il ne veut que des modèles absolument conformes à la réalité. Lorsqu'il voyage, cela lui arrive, actuellement, au moins une fois par semaine, il aime prendre le train avec ses dix-huit musiciens. Dans les gares et pendant le parcours, il observe avec attention. Lorsqu'il se trouve dans une ville étrangère, il se rend chez, les marchands spécialisés et achète leurs dernières nouveautés. Ainsi son dépôt prend vite de l'importance.
Jerry  Mengo  déclare :
— Je crois que je vais être obligé de déménager. Cette pièce est beaucoup trop petite. Dans un an, je n'aurai plus assez de place et mon circuit sera trop restreint pour que mes trains puissent évoluer à leur aise.
Je vous l'avais bien dit : Jerry Mengo est un mordu du modèle réduit.

nohabdiesel

Bonjour, je me lance. Je suis tombé tout petit dedans. Ça se passe ne Belgique. Mon père était cheminot, son père que je n'ai pas connu aussi et sa mère avait été garde-barrière. Du côté de ma maman, mon grand-père maternel avait commencé sa carrière comme serre-freins et avait terminé sous-chef de gare.Mon père, lui, avait commencé après la libération des camps en 1945 (il y avait passé cinq ans) comme piocheur. avant de suivre des cours pour devenir géomètre. Mon père a été ensuite sur tous les chantiers importants de Belgique entre 1950 et 1980. C'était des ponts, des tunnels, des modifications de tracé pour l'électrification, des nouvelles gares...Un jour, sur la table de la salle à manger, j'ai découvert les plans d'une nouvelle ligne destinée à un campus universitaire en construction.Nous habitions une maison du chemin de fer, coincée entre deux passages à niveau. Les principales circulations étaient des trains desservants les dernières mines en activité et quelques omnibus.
Quand j'ai eu trois ans et demi, j'ai eu le grand malheur de perdre ma maman. Je suis parti pendant trois ans vivre chez mes grands-parents maternels. Ils habitaient à proximité de la gare-frontière entre la Belgique et l'Allemagne, et de l'arrière de la maison, on avait une vue plongeante sur les voies en sortie de gare. J'étais souvent à la fenêtre, et j'ai vu des circulation très intéressantes. Le VT11.5, de la DB, je suppose que vous connaissez ce magnifique Trans Europ Express, je le voyais passer tous les jours. J'ai vu des vapeurs Belges et Allemandes et les premières locomotives diesel de ligne de la SNCB, dont celles qui étaient engagées sur les internationaux entre Bruxelles et Cologne.
Quand mon papa venait me rendre visite, il montait avec moi des locomotives Kitmaster.
Vers sept ou huit ans, j'ai reçu mon premier train électrique, qui a été suivi de bien d'autres.
Je n'ai jamais travaillé au chemin de fer, bien que j'aie présenté l'examen d'accompagnateur, mais j'étais myope et j'ai été recalé pour ça.
J'ai fait partie de diverses associations d'amateurs de chemins de fer et j'ai rencontré mon épouse chez un ami cheminot...
Jean-François
Wallon sous les tropiques    https://sites.google.com/view/letraindemaurice/accueil

LUNEL

Père grand père les 2 oncles (3) travaillant a la Scnf ,donc j ai eté impregné en plus un oncle correspondant de la vie du rail  :)
et pour aller à l école je traversais 2 passages a niveaux un ligne Montpellier nimes, l autre celui de palavas j ai un un petit tain électrique mais sans plus

droz1

Merci aux deux premiers courageux héritiers d'une lignée cheminote
En ce qui me concerne je n'ai absolument aucune connexion familiale avec le chemin de fer ni de proximité géographique particulière si ce n'est d'aller regarder dans ma jeunesse passer les train sur le pont Cardinet et partir en vacance en train ou j'ai vu les dernière vapeurs sur le Nord
Je l'attribut plutôt a une sorte de traumatisme étant tout petit mes parents allant déjeuner au restaurant de la gare de Lyon j'ai été emmené seul par un mécanicien vapeur pour me faire voir sa locomotive. ( a l'époque on inquiétai moins d'enlèvement et de crimes pédophiles semble t'il je n'en conserve aucun souvenir excepté la peur du foyer )
Comme tout le monde j'ai eu un train électrique ( le coffret CC40100 Jouef en premier) mais j'ai surement plus joué avec mon Meccano ou mes DinkyToys qu'avec le train
 
Quant a cet attrait pour la miniature je l'attribut a un tableau en 3D proche du H0 appartenant a mon père et qui me fascinait lorsque j' était tout petit ! DSCF0198.jpg
Et c'est l'achat a l'age de 12 ou 13 ans de ce petit guide "Chemins de Fer Modèles Réduits" qui m'a révélé le modélisme auquel j'ai souscrit pour toujours.CFModeleReduits.jpg
En somme le modélisme et moi c'est comme Montaigne et La Boetie parce que c'était lui ! parce que c'était moi ! il n'y a aucune raison logique
 

droz1

C'est en 1992 qu'Albert Dubout nous a quittés, il ne pouvait qu'aimer le train tant il la dessiné
Son œuvre reste immense, grouillante d'une foule de per�sonnages dont chaque verrue, chaque poil de barbe ont été restitués avec une précision étonnante. S'il a illustré Villon, Boileau, Beaumarchais, Mérimée, Rabelais, Lesage, Dumas, Daudet, Courteline, Pagnol et quelques autres de cette classe, il s'est également beaucoup penché sur le petit train de Palavas dont il a été le plus célèbre caricaturiste.

LUNEL

Je me souviens vaguement de l avoir pris plusieurs fois un train populaire

on se demande pourquoi il ne l ont pas remplace par un tramway

ensuite on allait a Palavas avec la 2 chevaux de mon grand pere ancien chef de gare principal a Montpellier vers 1955

juanito

AAAAhhhh....! Palavas en "petit" train à vapeur....Qu'est-ce que cela m'a fait rêver quand j'étais gosse...
Malheureusement je n'ai jamais eu l'occasion de le prendre, puisque nous faisions la navette avec la vieille Juva 4 de famille...en // de la voie de chemin de fer "Montpellier/Palavas" (ce qui me permettait de le suivre...)
La loco est actuellement en "pot de fleur" à un rond point à l'entrée de la ville millénaire....

droz1

Un de mes amis aime le train car enfant il devait partir seul de Paris en train pour passer les vacances chez sa grand-mère c'est un peut ce qui est évoqué ci après

Jean Guehenno, de l'Académie Française et les chemins de fer

Laissons cela, me dit-il, et venons aux chemins de fer. Je suis né à Fougères, mais j'ai passé mon enfance à huit kilomètres de là, chez une grand-tante paysanne qui, en tant que nourrice, éleva bien une trentaine de poupons. C'était la brousse, et j'y ai pris le goût de la nature. Quand je suis revenu à Fougères pour entrer à l'école, le grand air me manquait. Aussi, le dimanche, allions-nous souvent rendre visite à la grand-tante. A la belle saison, nous faisions le chemin à pied, et c'était beaucoup pour mes petites jambes.
L'hiver, nous prenions le train, un petit train très antique cela se passait autour de 1900  et chauffé par de grandes bouillottes. Au départ de Fougères, les compartiments n'avaient pas encore eu le temps d'emmagasiner la chaleur, et comme le parcours ne durait qu'un quart d'heure, quand nous commencions à nous réchauffer un peu, il fallait descendre. De la gare à la ferme, il y avait un bon kilomètre et demi. Je grelottais en arpentant la route, et j'arrivais tout transi devant l'âtre, où flambaient les grosses bûches... Bien entendu, ce train dont je vous parle appartenait à une petite compagnie privée;
Mon interlocuteur semble parti dans un rêve. Il continue d'une voix sourde :
Mon premier grand voyage eut lieu en 1900. C'était en été, et mes parents voulaient me montrer la mer.  Un dimanche d'août, il y eut un train de plaisir pour Saint-Malo, et ma mère avait décidé que nous en serions. La place coûtait trois francs. Cela faisait neuf francs pour nous trois, sans compter la journée totalement perdue et les petits frais inévitables d'un voyage. On emporta, il est vrai, le dîner et tout ce qu'il fallait afin de n'aller pas au restaurant. Tout de même, c'était « une vraie folie », mais elle l'avait décidé, et, de grand matin, on descendait à la gare du pas allègre de gens qui ont vaincu tous les fantômes et sont prêts à défier le destin. Mon père seul avait son pas ordinaire. Des événements de cette sorte ne le touchaient pas.
« Je passai presque toute la journée dans une sorte d'éblouissement. Il y avait trois heures de voyage. Je ne quittai pas la portière. J'attendais, je guettais la mer. Mais elle ne se montrait pas. Le train ahanait dans un horizon fermé, à travers de petits champs que bordaient des haies de chênes et de châtaigniers. Mais cela se renouvelait toujours et je connus comme la terre était grande. Vers Pontorson, les haies disparurent et les arbres, l'horizon s'élargit La mer était toujours invisible. Mais dans le wagon, tout le monde parlait d'elle. une femme dit qu'elle sentait ses lèvres salées, et chacun se passa la langue sur les lèvres, avide de goûter l'inconnu. Je ne sentais rien, et j'étais désespéré. Quand on eut traversé Dol,. quelqu'un cria qu'il l'avait vue. On discuta si c'était elle. Je ne la voyais pas. Mais le ciel était tout changé, plus vaste, plus mobile. Le vent qui renversait mes mains tendues à la portière roulait de blancs nuages éclatants. On arriva enfin, et dès la cour poussiéreuse de la gare, entre les façades peintes d'hôtels, j'aperçus la forêt des vergues, les matures des navires qui remplissaient les bassins du port... »
Cette belle page est extraite du livre de Jean Guehenno, intitulé Changer la vie. il n'y a pas mis cette autre anecdote qui aurait ravi Charles-Louis Philippe et qu'il me conte avec un sourire attendri :
Mon père étant tombé naïade, pour faire vivre la famille, ma mère tint un petit café. Nous y louions une seule chambre à une jeune et belle pensionnaire dont je n'ai pas oublié le prénom : elle s'appelait Adrienne. Entretenue par un sous-officier de la garnison, cette dame aux camélias de sous-préfecture avait encore ce point commun avec Marguerite Gautier qu'elle était rongée de tuberculose. Au demeurant la meilleure fille du monde, le cœur sur la main, et mes parents m'autorisaient à sortir avec elle. Le petit bout d'homme de neuf ans que j'étais lui servait en quelque sorte de chaperon. Elle m'emmena un dimanche au Mont-Saint-Michel. Je me revois avec elle dans le train d'où nous devions descendre à, Pontorson. Je la regardais avec admiration, et le souvenir de l'illustre, abbaye est à jamais lié pour moi à l'image de la romantique Adrienne.
Elle m'offrit une de ces petites épées comme on en vend dans les boutiques de l'endroit (souvenirs touristiques) et qui évoquent celle de l'archange... Au fait, me l'offrit-elle car elle n'était pas riche ou est-ce le seul désir de la posséder qui m'est resté en mémoire? Je ne sais plus................

droz1

Je suis surpris du peu d'interet que l'origine du gout des trains ai sucité
parmis les membres d'Espace Train moins que pour les animaux de compagnie ! 
les ferrovifiles celébres il y a le chanteur Rod Stewart's
une petite video de son réseau
  https://youtu.be/SWlKTZ-YoL8
un peu courte helas

LUNEL

Je pense que la question qui était posee pleine d interet mais les lecteurs ont eu peur de faire du hors

sujet

pour moi le comble a ete une greve sncf qui m a empeche d aller a l enterrement de mon oncle agent sncf

droz1

Vous rentrez donc la catégorie famille cheminote ? et pas rancunier !

personnellement mon attirance viens d'une époque ou on pouvait prendre le train sans se poser la question s'il roulera ou a quelle heure il arrivera.
Mais surtout d'avoir vu enfant les dernières vapeurs

LUNEL

Oui je me souviens du train a vapeur entre Montpellier et Perpignan

autre epoque


68056

Bonjour Droz1 :)
Pour ma part, J'avais commencé à rédiger une intervention sur ce sujet qui "me touche" à un point tel que c'est difficile à décrire  O:-)  :-[ .Projet avorté, puis oublié, Je fais une autre tentative aujourd'hui.

Très jeune, Je feuilletais LVDR que mon père achetait toutes les semaines; ceci Lui a donné l'idée de m'apprendre à lire dès 4 ans ??? Oui, un peu avant mes 5 ans, Je savais lire....LVDR uniquement! :))
Mais ça laissé des traces, et quand à 15 ans redoublant ma 3ème avec toujours une moyenne générale inférieure à 8/20 :o Et donc considéré "en échec scolaire"  ??? (même si l'expression n'existait pas à l'époque°, la recherche d'une orientation s'est avérée nécessaire.
Pendant les cours qui ne m'intéressaient pas :'(  (mis à part l'anglais et l'allemand que J'adorais :P ), Je dessinais des trains, des voies, des wagons...... :)) . Un camarade de classe m'a parlé de son cousin entré en apprentissage à la SNCF en vue de devenir conducteur.
BIG BANG dans ma tête ;D  O:-) J'ai tout de suite adopté l'idée et J'ai imposé à mes parents de m'inscrire au concours d'apprenti du Matériel. C'est ainsi que j'ai commencé le jeudi 14 septembre 1967 à Sotteville.
La suite est connue: ouvrier au matériel jusqu'au départ au service militaire, puis formation de T3 dés le retour, etc, etc...
Je peux donc dire que Je suis "tombé dedans quand J'étais petit" :))  :))

droz1

Bonsoir la phrase 'LVDR que mon père achetait toutes les semaines' sous entant qu'il n'était pas cheminot mais amateur de train si non il eut été abonné
Il vous l'a transmis en héritage félicitation a tous les deux !


LUNEL

oui la vie du rail je l ai lu souvent  en plus mon oncle etait correspondant local à Montpellier un journal sur les trains mais aussi des informations sur la vie cheminote mariage depart à la retraite ..